Parmi les nombreux travaux entrepris sur notre maison, l’installation d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC) simple flux est un poste peu coûteux et pourtant très important. Dans cet article, je vais détailler l’intérêt d’avoir une bonne ventilation dans sa maison, et les avantages d’une VMC hygroréglable. Je vous détaillerai aussi la mise en place de la ventilation.

Bien ventiler sa maison, une nécessité pour une bonne qualité d’air intérieur

Pour quels types d’habitation ?

La plupart des vieilles maisons n’ont pas de système de ventilation, et pour cause, elles n’en ont pas besoin. Les vieilles maisons ne sont pas étanches, elles n’étaient pas conçues comme ça à l’époque, le renouvellement d’air se fait donc par les défauts d’étanchéité.

En revanche, si votre maison a été construite après les années 80-90 -donc assez bien isolée et plutôt étanche-, une ventilation est nécessaire car votre air intérieur ne se renouvelle pas suffisamment. C’est également valables pour de vieilles maisons rénovées, qui sont donc plus étanches. Il existe évidemment des ventilations qu’on appelle naturelles, mais ce n’est pas le thème abordé ici.

Quels sont les risques sanitaires ?

Pourquoi ventiler sa maison ? Eh bien c’est plutôt simple, tout ce qui trouve dans la maison va émettre des polluants, dégradant la qualité de votre air intérieur. On trouve notamment :

• des polluants chimiques :
  • les fameux composés organiques volatils (COV), issus des meubles, éléments de décoration, matériaux de construction si vous rénovez,…
  • les oxydes d’azote (NOx),
  • le monoxyde de carbone (CO), issu d’une mauvais combustion,
  • les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP),
  • les phtalates…
• des petits êtres vivants :
  • moisissures,
  • allergènes (acariens, animaux domestiques, blattes, pollens)… 
• des particules éventuelles telles que les fibres (amiante, laines minérales)…
• de l’humidité.

On se doute que respirer tout ça n’est pas une bonne chose pour l’organisme, enfant ou adulte. Vous pouvez trouver sur le site de l’ADEME un petit guide pratique pour un air sain chez soi.

Quels sont les risques pour l’habitation ?

Au delà des aspects sanitaires, il faut savoir qu’il y a également un risque pour l’habitation. En effet, en l’absence de ventilation, l’humidité peut devenir trop importante et générer des dégradations sur la maison, en hiver notamment. La vapeur d’eau va condenser sur toutes les parois froides qu’elle va trouver. Vos fenêtres, vos canalisations froides non isolées, les ponts thermiques (généralement situés dans les angles de votre maison, mais aussi parfois sur la jonction entre les murs et les plafonds, ou entre les murs et le sol)…

De la vapeur d’eau qui condense, ça fait de l’eau, ce n’est pas bien grave me direz-vous. Eh bien, prenons les points ci-dessus :

• les fenêtres : sur la vitre, effectivement, ce n’est pas gênant, ça se lave bien. Sur les joints, et sur les huisseries en bois, ça l’est déjà plus, car ça peut moisir assez vite.
• les canalisations d’eau froide : idem, dans l’absolu ça se nettoie facilement. Oui mais l’eau ça coule, et elle peut après s’infiltrer où elle veut. Et vos canalisations ne sont sûrement pas toutes jeunes, elles peuvent s’oxyder.
• les ponts thermiques : c’est là qu’on le remarque le plus facilement car de l’eau sur les murs permet la prolifération de toutes sortes de moisissures. On voit des bandes noires moisies sur les angles de murs, de plafonds, de sols.

Les avantages d’une ventilation hygroréglable

Maintenant que je vous ai convaincus de l’utilité d’un système de ventilation, voici ce que je conseille d’installer dans une maison. Attention, ce sont des conseils valables pour une maison de conception simple, pas trop tarabiscotée, avec des combles perdus… Si vous avez un doute, faites appel à un professionnel.

Je ne vais pas vous détailler tous les types de ventilation qui existent mais plutôt les avantages de la VMC hygroréglable.

Simplicité de pose et coût d’installation d’une ventilation hygroréglable

Contrairement à une centrale double flux, une VMC simple flux hygroréglable est beaucoup moins chère (pour une maison de 150 m² on peut s’en tirer pour moins de 2000€). Elle est très facile à mettre en place (pour des maisons simples encore une fois).

Beaucoup de professionnels gèrent son installation facilement, les travaux ne sont pas trop lourds et pas trop coûteux. Attention en revanche à choisir une entreprise qualifiée pour ce type de travaux. Et si vous comptez sur des subventions, à prendre un professionnel RGE.

Des débits adaptés à l’humidité dans le logement

Contrairement à une VMC autoréglable, une VMC hygroréglable a des débits variables. Les bouches d’extraction et les bouches d’entrée d’air ont un système qui permet de moduler l’ouverture selon l’hygrométrie (=taux d’humidité) de la pièce. Si votre logement est peu humide, le débit d’air global est plus faible, et donc plus confortable.

Des consommations énergétiques réduites

Beaucoup de gens trouvent qu’une ventilation n’est pas performante d’un point de vue déperditions énergétiques. Alors oui, c’est sûr, puisque le principe même d’une ventilation (hors VMC double flux) est d’extraire via les bouches d’extraction de l’air « chaud » à 20°C, et de faire rentrer de l’air extérieur « frais ».

Mais comme on l’a vu plus haut, c’est un besoin sanitaire. Donc, comme c’est nécessaire, autant prendre le système le plus performant. Et croyez bien qu’une VMC hygroréglable est bien plus performante que de la ventilation naturelle ou une simple aération par ouverture des fenêtres.

Pourquoi est-ce une VMC hygroréglable est plus performante que la plupart des systèmes de ventilation ? La VMC hygro a des débits adaptés à l’hygrométrie de la maison. Comme c’est souvent le cas en journée, le taux d’humidité est relativement faible. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir un renouvellement d’air trop important, les bouches vont donc s’ouvrir en position minimale, les débits seront assez faibles. Cela signifie qu’on extrait moins d’air « chaud » et qu’on fait rentrer moins d’air « frais ». On consomme donc moins d’énergie de chauffage.

En parallèle, les caissons de VMC récents sont « très basse consommation », et leur vitesse est variable, ils consomment donc beaucoup moins.

La mise en place d’une ventilation hygroréglable de type B

Nous avons fait poser notre VMC par un professionnel du bâtiment, mais pas un ventiliste, et il n’était pas qualifié RGE. Rassurez-vous, c’était voulu. Connaissant bien les travaux à réaliser, je savais que je pourrais contrôler la qualité et vérifier la bonne mise en œuvre. Son atout majeur était… le prix ! Même sans les subventions, c’était intéressant. Comme nous l’avions vu travailler, nous avions confiance.

Quelles marques ?

• Atlantic
• Aldes
• S&P ou Unelvent

Et ça se combine sans trop de souci, il faut bien vérifier les débits d’entrées d’air, des bouches et des caissons.

Faire appel à un professionnel pour la pose d’une ventilation hygroréglable

Je vous conseille de faire appel à un professionnel, pour deux raisons.

• Si vous faites les travaux vous même et qu’il y a le moindre souci pendant les travaux ou après, c’est votre assurance qui prend. Sinon, vous avez une assurance biennale (2 ans) sur tous les équipements et pendant 1 an sur toute l’installation, ce qui est confortable.
• Même si les travaux ne sont pas compliqués, ils sont « inconfortables » et à risque. Je m’explique : le caisson de VMC et tous les conduits aérauliques s’installent dans les combles, en général isolés, il y a donc de la laine minérale partout -et la laine, ça gratte-. Travailler dans des combles perdus n’est pas chose aisée, à moins que vous puissiez directement marcher sur le plafond. Sinon, il ne faut pas louper une solive, pour atterrir dans son salon.

Comment se déroulent les travaux

Que va faire le ventiliste ?

1. Installation du caisson de VMC dans les combles.
2. Raccordement du caisson VMC à une sortie d’air en toiture.
3. Installation des bouches d’extraction dans les pièces « humides » (cuisine, salle de bains, salle d’eau, WC, buanderie,…).
4. Raccordement des bouches d’extraction au caisson VMC dans les combles.
5. Raccordement électrique du caisson VMC.
6. Pose des entrées d’air dans les pièces « sèches » (salon, chambres, bureau,…).

Il n’y a pas vraiment d’ordre, chacun sa méthode.

Points de vigilance

A moins que vous accordiez une confiance absolue à l’entreprise de travaux, je vous suggère de bien vérifier les points suivants :

• Le caisson de VMC doit bien avoir une sortie en toiture, et il doit y être raccordé correctement.
• La sortie en toiture doit bien avoir un chapeau pare-pluie.
• Le caisson de VMC doit être fixé à la charpente de la toiture, et non posé sur les solives ou sur le plafond (pour éviter d’entendre les vibrations du caissons, et ainsi être silencieux).
• Les gaines aérauliques dans les combles, entre les bouches d’extraction et le caisson de VMC sont des gaines calorifugées, et elles sont bien à plat dans les combles : pas de creux qui pourrait permettre une stagnation d’eau.
• Les bouches d’extraction sont bien hygroréglables et les débits sont adaptés aux pièces (à vérifier par rapport à la marque installée et les préconisations fabricant).
• Le départ électrique du caisson VMC est sur un disjoncteur adapté et dédié.
• Les entrées d’air sont bien hygroréglables et les quantités par pièce respectent bien les préconisations fabricant (en général : 1 par chambre/bureau, 2 pour le salon).
• Si les entrées d’air sont posées sur les fenêtres, et qu’il n’y avait pas d’entrées d’air existantes, il faut évidemment que les fenêtres aient été « mortaisées », c’est à dire que des trous aient été réalisés (proprement et en respectant les préconisations fabricant).

Si votre entreprise est sérieuse, peut-être vous fournira-t-elle des mesures de débit à chaque bouche, mais on ne va pas se mentir, c’est plutôt exceptionnel. Par contre, vous pouvez facilement vérifier que chaque bouche d’extraction aspire effectivement en approchant une feuille d’essuie-tout de la bouche. Si la feuille se plaque, c’est bon. Si ce n’est pas flagrant, ce n’est pas normal.

Vérifiez aussi que votre maison n’est pas en dépression : si vous avez à fermer certaines portes ou fenêtres, c’est que le débit d’extraction est trop important par rapport à la quantité d’entrée d’air (dans ce cas, vérifiez bien les quantités de bouches selon les préconisations fabricant).

Conclusion

J’espère que cet article vous aura permis d’y voir plus clair sur la pose d’une ventilation hygroréglable, et aussi ô combien elle est importante. Encore une fois, les explications ci-dessus sont valables pour des cas simples. Pour des cas complexes, faites-vous accompagner par des professionnels qualifiés. Je ne suis pas trop rentrée dans le détail par souci de clarté, mais n’hésitez pas à poser vos questions en commentaires !