Nous avons fait partie des nombreux parents de bébés souffrant de coliques. Enfin c’est ce que l’on a cru pendant un bon moment. Tout le corps médical se rue sur ce mot au moindre pet de travers des touts petits, sans rechercher plus avant si cela peut-être autre chose. Si comme nous, vous galérez avec les maux de ventre de votre bébé, cet article est fait pour vous.

Les coliques du nourrisson avant 3 mois

A ce sujet, on trouve un peu de tout sur internet. Les médecins ne sont pas tous d’accord, et nous pauvres parents, on ne sait pas qui croire.

Il y a donc la théorie des pleurs incontrôlables du bébé qui décharge ses tensions de la journée. Celle de l’intestin encore immature qui se contracte aléatoirement et fait souffrir bébé. La théorie des migraines de bébé. Ou d’une relation mère-enfant qui n’est pas parfaite. Bref, on a de tout. Par contre, tous s’accordent à dire que ce sont des coliques si bébé pleure plusieurs heures par jour, tous les jours.

On est avancés avec ça non ? En tant que jeunes parents, je trouve que c’est assez dur de s’entendre dire qu’il n’y a rien à faire. Mais bon, courage, vers 3 mois ça sera fini.

Et puis il y a l’instinct aussi, qui te susurre que non, ce n’est pas ça dont souffre ton bébé. Quand ça a commencé pour Crapouillou, très tôt, aux alentours de 10 jours je dirais, on s’est dit que c’était normal, que tous les bébés en souffraient. Mais au bout de quelques temps, on a vite remarqué que ça ne suivait pas les schémas classiques de coliques. C’était plusieurs fois par jour, pendant maximum 1h, il avait l’air de souffrir beaucoup, avec émission de gaz presque à chaque fois. Le sein ne le calmait pas à chaque fois. C’était souvent au moment où il avait besoin de dormir, et rien ne le calmait. On sentait bien que ça ne durerait pas que 3 mois.

Mais de toutes façons, il n’avait pas 3 mois, donc pour les médecins, rien à faire, c’était forcément des coliques. Donc on essaie des probiotiques et on m’a même proposé de donner des biberons en complément de l’allaitement, pour espacer les tétées et voir si ça changeait quelque chose. Il n’en a jamais voulu, ça m’arrangeait bien donc je ne me suis pas acharnée. Par contre, j’ai essayé d’espacer les tétées pour voir si ça changeait…. Badum tss, ça n’a rien changé.

Donc nous avons souffert en silence, et lui en pleurs, pendant les 3 premiers mois, en se relayant pendant ses crises que nous avons affectueusement surnommées les crises de « Boboprout ». En le portant sur son ventre sur notre bras, en faisant des tours d’appartement, ce qui le soulageait en général et il finissait par s’endormir sur nous. (Nous n’avons jamais réussi à le poser après, évidemment !). Et puis j’ai souffert en silence la nuit aussi, subissant ses réveils toutes les 2h pour cause de gaz.

Les maux de ventre de bébé vers 4 mois

Quand nous avons passé le 4ème mois et que les maux de ventre de bébé étaient toujours là, sans diminution d’intensité ou de fréquence, nous avons à nouveau consulté. Pour s’entendre dire que parfois, cela durait plus longtemps les coliques. Évidemment, on aurait dû s’en douter. Mais cette fois, on a dit stop. On savait qu’il n’y avait pas que ça, ce n’était pas le même schéma, toujours beaucoup de gaz, toujours les mêmes vives douleurs. Nous avons demandé un RV chez un allergologue car une amie avait eu le même problème avec sa fille : dès qu’elle mangeait des produits laitiers, sa fille souffrait. J’avais déjà essayé l’éviction de produits laitiers pendant 2 semaines, sans résultat, donc nous souhaitions passer par un allergologue.

L’allergologue a de suite pensé aux PLV (protéines de lait de vache) ou au gluten. Donc rebelote, éviction de produits laitiers pendant 3 semaines (moi qui adore le fromage, j’étais ravie) et en parallèle, démarrage de la diversification vers 4 mois et demi, pour amener autre chose dans son intestin que du lait. Amélioration de la situation, sans disparition du problème. Nouvel essai, arrêt du gluten et des PLV (je ne vous raconte pas l’ambiance aux repas), pendant 2 semaines. Idem, amélioration sans disparition. Et puis j’essaie des trucs, du style arrêt du café. Ah petit effet aussi, mais pas d’arrêt du problème. L’allergologue est très sceptique. Après plusieurs nouvelles tentatives, elle conclut que le problème n’est pas allergique, c’est directement aux intestins qu’il y a quelque chose.

Super, que fait-on de cette information ? Dans le même temps, nous étions en train de déménager, donc nous avons pris sur nous et nous repartirions de zéro après le déménagement.

Les maux de ventre de bébé vers 6 mois

Nouveau pédiatre pour Crapouillou en Bourgogne, suite au déménagement. Je me dis qu’on repart d’un page blanche, le pédiatre aura peut-être plus d’informations, sera peut-être mieux renseigné. Un peu d’espoir ne fait pas de mal.

D’emblée, il m’explique que oui, certains enfants souffrent plus longtemps que d’autres car leur intestin est immature plus longtemps, il est paresseux et occasionne plus de douleurs et ballonnements. Formidable. Crapouillou a 6 mois maintenant, il supporte mieux ses maux de ventre. Mais je ne peux m’empêcher de penser « combien de temps encore va-t-il souffrir comme ça ? ». Et à ce moment-là, Crapouillou est en plus constipé (diversification oblige), ce qui n’arrange probablement rien à son problème.

Donc selon lui, on ne peut pas faire grand chose, mais il nous prescrit quand même des médicaments : du Babyspasmil, sensé le soulager et du Forlax pour sa constipation. Hourra, ça marche ! Ah non, en fait ça recommence ! Donc ça n’était pas ça !

Crapouillou gère de mieux en mieux ses douleurs, même si elles sont toujours présentes, par contre, il est toujours constipé si on arrête le Forlax. On lâche un peu l’affaire, on essaie des trucs de temps en temps, sans trop d’espoir, type Pediakid gaz, on réessaie des probiotiques… Pas d’amélioration notable hein, faut pas rêver non plus. Il dort toujours mal la nuit (réveil toutes les 2-3h), et moi aussi du coup.

Les maux de ventre de bébé à partir de 9 mois

Nous rencontrons un ostéopathe formidable au mois d’août, qui d’une part va nous rendre des nuits dignes de ce nom, mais qui va aussi débarrasser Crapouillou de sa constipation. Et franchement, même si ça ne supprime pas les maux de ventre de bébé, pour nous ça change tout. Car nous sommes plus reposés, plus attentifs et nous arrivons à prendre plus de recul face aux crises, bien moins fréquentes qu’avant mais néanmoins toujours présentes. Et au moins, il n’en souffre plus la nuit, ce qui est déjà un pas énorme. Je ne saurais que conseiller aux parents dans une situation similaire à la nôtre de trouver un bon ostéopathe (à tester soi-même avant).

La situation est loin d’être résolue car à tout moment ces crises peuvent resurgir, sans que l’on mette le doigt sur un déclencheur. Et c’est vraiment compliqué de faire une recherche, entre ce qu’il mange directement et ce qu’il boit via l’allaitement… Donc on guette tout signe de crise pour tenter de comprendre. Et parfois, on se rend compte d’une « mini-crise » car il a eu un pic d’agressivité, suivi d’un gaz, et ça va mieux. Comme s’il avait géré sa douleur en tapant quelque chose ou en s’énervant.

On repère quelques aliments, du type chocolat, gluten. On se rend compte que passée une certaine quantité, c’est trop et ça peut déclencher des crises. Mais il faut du temps et à la longue c’est fatiguant. En fait, on essaie d’éviter tout aliment sur lequel on a un doute.

Quoi qu’il en soit, on commence à comprendre ce que disait le pédiatre : Crapouillou a un intestin paresseux, qui met du temps à tout bien assimiler donc il faut y aller doucement et à tâtons. Ça ressemble presque à un colon irritable en fait.

Bilan

Crapouillou a plus de 15 mois aujourd’hui et ce problème de maux de ventre, sans être derrière nous, est presque oublié. On n’a que très, très rarement des crises si on fait bien attention. Pas trop de chocolat, pas de produits avec trop de gluten.

C’est vraiment dur à vivre au début, on ne sait pas quoi faire. On voit son enfant souffrir sans pouvoir y rien changer, les médecins n’ont aucune solution pour soulager, et très clairement, tout le monde s’en fiche. Vous pouvez aussi avoir, cerise sur le gâteau, des proches qui sous-entendent très lourdement que c’est la faute de votre lait et que du lait artificiel serait sûrement mieux digéré. Vous vous remettez en question, vous avez l’impression de tout faire de travers et vous commencez à croire ces personnes.

N’abandonnez pas. Il n’y a rien de mieux pour votre petit que votre lait, quoi qu’en disent les gens. N’hésitez pas à consulter pour vérifier les risques d’allergie, c’est plus fréquent que ça en a l’air. Suivez votre instinct, et pas celui de tante Jeanine, si quelque chose ne va pas, vous avez probablement raison. Et surtout, accrochez-vous si comme nous, la solution est d’attendre qu’il grandisse, la bonne nouvelle, c’est que ça passe !

Votre enfant est difficile à calmer ? Avez-vous essayé de le porter contre vous ?